Diogène, le Cynique à créé une école philosophique grecque qui croyait que la société corrompait l’esprit humain. Le cynisme lui est associé
Qui est Diogène le Cynique ?
Diogène de Sinope, chef de file des Cyniques était sans aucun doute un personnage étrange. Il a eu recours à des tactiques de choc incroyables pour secouer ses contemporains. Aujourd’hui encore, il y a des leçons à tirer du Cynisme.
Que garder de Diogène et des Cyniques ?
Avez-vous déjà perdu une heure ou plus sur votre téléphone pour vous sentir complètement vidé ensuite ?
Y-a-t-il des jours où vous êtes tellement surmené que vous avez l’impression d’avoir ignoré tout le monde et tout ce qui vous entoure ?
Passez-vous tellement de temps à vous soucier d’obtenir cette chose ou de faire ce travail que vous vous sentez détaché de vous-même ?
Vous êtes-vous déjà arrêté pour vous demander si quelque chose d’important pour vous a été perdu parmi tout cela ?
Avez-vous déjà enterré quelque chose d’important pour vous ?
Avez-vous définitivement fait le deuil de quelque chose de réalisable ?
Nous sommes submergés et dépassés par l’ampleur de tout et de rien. Les anciens Cyniques se sont posés ces questions et beaucoup d’autres, bien avant nous.
Sommes-nous tous des Cyniques ?
Nous avons construit le monde de telle manière qu’il y a tellement de choses à faire, distractions comme préoccupations. Et malgré tout, il est peu de choses qui nous rendent réellement heureux. Probablement, parce que la vie est devenue si compliquée. Nous avons volontairement compliqué nos vies.
Il nous est difficile de faire ou finir ce que nous avons commencé. Nous peinons à gérer nos relations. Nous nous fatiguons à nettoyer nos maisons. A tout cela, s’ajoutent nos factures.
Et nous devons en plus prendre en charge nos familles et nous-mêmes.
La technologie était censée rendre tout cela plus facile, mais elle semble n’avoir fait qu’alourdir notre fardeau.
Qu’est-ce que le cynisme ?
Le cynisme en tant que philosophie n’a qu’une ressemblance ténue avec la façon dont nous utilisons le terme de nos jours.
Aujourd’hui, le mot en est venu à désigner quelqu’un de pessimiste. Quelqu’un qui s’attend toujours au pire, en particulier des gens. C’est loin de ce que croyaient les Cyniques originaux.
Les positions originelles des Cyniques
Les Cyniques soutenaient que les pièges artificiels de la civilisation réprimaient, asservissaient et rabaissaient l’esprit humain. Selon eux, nous devrions revenir à la Nature autant que possible, en ne satisfaisant que nos besoins fondamentaux.
D’ailleurs, Diogène était surnommé « le chien » pour ses conditions de vie vagabondes et basiques.
Les Cyniques ont fait valoir que nous devons abandonner nos possessions et nos traditions. Selon eux, nous devrions ressembler davantage à des animaux. C’est-à-dire que nous devrions prioriser nos besoins biologiques de base en dépit de tout le reste.
Pour eux, la Nature nous a créés tels que nous sommes supposés être. Alors pourquoi vouloir changer cela ? Selon les Cyniques, même les choses négatives, comme la maladie, la douleur ou la mort ont leur rôle à jouer. Et nous devons vivre selon la Nature. Souffrir puis mourir est, après tout, tout à fait naturel.
Cynisme et maîtrise de soi
Le vrai Cynisme est loin d’être facile. Il s’agit d’une maîtrise totale de soi. Et cela demande beaucoup de pratique, d’efforts et de temps. Cela signifie endurer et accepter le désir ou la solitude. Le Cynisme signifie abandonner toutes les propriétés, possessions, relations. Cela veut dire tourner le dos à la société elle-même pour nous concentrer sur notre véritable force intérieure.
Le Cynisme, c’est bien plus que de ne pas avoir de téléphone le dimanche ou de ne manger que de la soupe au dîner. Selon eux, il ne suffit pas d’abandonner la société et de vivre une vie d’ermite ou d’ascète. Les Cyniques se considéraient comme une sorte de croisés éclairés, dont le devoir était de persuader les autres de leur mauvaise conduite. Ils croyaient qu’ils devaient démolir agressivement les signes extérieurs de possession, destructeurs de l’âme de la civilisation.
Le monsieur que l’on puisse dire est qu’ils n’étaient pas vraiment populaires. Le terme même de « cynique » est d’ailleurs devenu une sorte d’insulte, des chiens enragés
Diogène, « le Socrate fou »

Diogène, le chien, était connu comme « le Socrate fou ». On dit qu’il a erré une fois dans les rues à la recherche d’un honnête homme. Qu’il n’a jamais trouvé …
Une autre fois, il s’est masturbé ouvertement sur le marché en proclamant : « Si seulement c’était aussi facile de bannir la faim en me frottant le ventre. »
Pourtant, même me le maître, Diogène, a reçu une leçon de maîtrise de soi. Il avait vécu sa vie portant un bol en bois pour manger et boire.
Un jour, lors d’une promenade, il a vu un jeune garçon se pencher pour boire à une rivière avec ses mains. Désemparé, Diogène a brisé son bol en s’écriant : « Un enfant m’a battu dans la simplicité de la vie ! » Il avait involontairement été absorbé par la possession de son bol. Il avait besoin de revenir à la manière naturelle des choses, en n’utilisant que les mains que la Nature lui avait fournies.
Il a aussi craché au visage des officiels, jeté des pierres sur les habitants et dormi dans un tonneau.
Ils méprisaient toute la philosophie abstraite de Platon et de ses disciples car ils pensaient que ces derniers étaient à la fois prétentieux et inutiles. Il s’est moqué de Platon qui a déclaré que l’homme pouvait être défini comme un « bipède sans plumes ». Diogène a alors plumé un poulet, l’a jeté sur le sol et a déclaré : » Voici, l’Homme ! »
L’une de ses histoires les plus célèbres implique Alexandre le Grand. La légende raconte qu’Alexandre fut tellement impressionné par Diogène qu’il demanda à le rencontrer. Quand il l’a fait, l’homme le plus puissant du monde a offert à Diogène tout ce qu’il voulait. Diogène a demandé à Alexandre de s’écarter, car il lui bloquait la vue du soleil.

Être cynique aujourd’hui
Il est difficile de savoir quelle part de cynisme nous pouvons intégrer dans la vie de tous les jours, alors même que l’épicurisme connaît un renouveau foudroyant.
Nous ne sommes guère susceptibles de commencer à nous masturber au supermarché, à cracher au visage d’un flic ou à vivre dans un baril sous un pont. En tout cas, pas moi. Vous, vous pouvez faire ce que vous voulez !
Que propose le cynisme ?
Non ! La sagesse du cynisme se trouve dans la façon dont il réinvente notre relation à la société. Nous nous sommes tellement immergés dans la vie, nous sommes tellement distraits par des objets prétendument indispensables, que nous avons perdu notre humanité.
Nous pouvons avoir l’impression de nous noyer dans les choses mêmes qui sont censées nous rendre la vie plus heureuse ou plus facile.
Si vous avez l’impression d’être dans un camion fou qui accélère sans cesse, le cynisme est l’appel à descendre du véhicule, à dire STOP ! à tout et à tous ceux qui exigent ceci ou cela.
Le cynisme consiste à se débarrasser des chaînes du besoin de choses clairement inutiles.
De cette manière, le cynisme est un retour à une manière plus simple et plus naturelle d’être humain et de vivre sa petite vie tranquillement.