L’autocritique est mauvaise conseillère.
L’autocritique sape votre confiance et vous rend moins performant. Alors comment faire pour que ce critique intérieur, dans votre tête, devienne un coach enthousiaste ? Car cela fait une grande différence que vous vous parliez de manière positive ou négative.
Le discours chez l’enfant
Dans notre petite enfance, à partir de 3 ans environ, nous commençons à nous parler. Certains pensent que notre critique intérieur est principalement un écho de la voix de nos parents. Si l’on vous a souvent parlé durement ou de façon désapprobatrice dans votre enfance, votre voix intérieure fera de même. Si vous avez souvent reçu des éloges, la voix semblera plus positive. Cette voix serait l’écho de votre enfance.
En observant les enfants, on constate, qu’ils jouent et se parlent à eux-mêmes, à haute voix. Ils s’auto-instruisent, en particulier lors de tâches difficiles. Ces conversations ont une fonction importante. Elles aident les enfants à diriger leur comportement et à organiser leurs pensées.
À mesure que nous vieillissons, les conversations sont de plus en plus intériorisées et automatiques. Mais malheureusement, nos monologues intérieurs sont mal orientés. Ils nous font plus de mal que de bien. Ils se transforment en sentences impitoyables envers nous-mêmes.
Nous développons également un certain ton, dont nous ne sommes pas toujours conscients. Par exemple, vous culpabilisez-vous sans aucune pitié pour vous même lorsqu’un projet tourne mal ? Car il est rare, chez beaucoup, de faire preuve d’auto-compassion et de simplement se dire qu’on a fait de notre mieux.
Le commentateur sportif
Comparez votre critique intérieur à un commentateur sportif. Il vous surveille de près, que vous fassiez une présentation au travail ou que vous essayiez votre maillot de bain dans une cabine d’essayage.
Les personnes déprimées, anxieuses, perfectionnistes sont plus souvent jugées par leur critique intérieur. Elles peuvent souffrir du syndrome de l’imposteur.
Nos ressentis, nos performances sont également déterminés par le son de la voix dans notre tête. En plus d’être un commentateur, il est aussi l’entraîneur qui influence le résultat du match.
De nombreuses recherches sur la critique intérieure ont été faites parmi les athlètes. Ils sont régulièrement exposés à des situations stressantes dans lesquelles ils doivent performer de manière optimale. La moindre voix critique peut démolir des mois de préparation.
Pour mieux comprendre ce qui se passe dans la tête des athlètes qui échouent, les chercheurs ont demandé à des sportifs de haut niveau de regarder des séquences vidéo de leurs prestations. Les images ont été figées au moment du coup manqué. Ensuite, les chercheurs ont demandé au sportif ce qu’il se disait à ce moment précis.
Certains joueurs semblaient se motiver ou donner des consignes, d’autres se réprimandaient impitoyablement.
Cela affecte leurs performances. Les psychologues du sport ont conclu qu’une voix intérieure motivante et positive réduit l’anxiété et produit une meilleure concentration.
On a constaté que les athlètes performaient beaucoup mieux lorsqu’ils étaient suivis pour apprendre à se parler avec bienveillance.
L’effet destructeur des commentaires négatifs influent sur l’ensemble de nos performances, qu’elles soient sportives, affectives personnelles ou professionnelles. Voilà pourquoi, une aide extérieure peut être indispensable.
Critique positive
Dans tous les domaines, il est bon de se parler positivement.
Ceux qui se parlent positivement sont perçus comme meilleurs. On se sent plus en sécurité en leur présence. Et instinctivement, nous sommes attirés par eux.
Comment faire pour que cette voix intérieure vous motive et vous coache désormais au lieu de vous abattre ? Les affirmations positives sont populaires dans la littérature d’auto-persuasion. Pensez à des déclarations telles que « je peux être là », « je suis aimé » ou « je suis fort, puissant, rien ne peut m’arrêter ».
Les chercheurs ont demandé à des sujets de se répéter l’énoncé populaire « Je suis aimable ».
Le résultat a été remarquable. Seuls les sujets de test qui étaient déjà assez sûrs d’eux se sont sentis mieux. ils ont réussi à se convaincre. Malheureusement, pour ceux qui avaient une faible estime de soi, ceux qui en avaient le plus besoin, le contraire était vrai. Ils se sentaient en fait plus mal dans leur peau car l’autocritique prenait le dessus.
Distance psychologique
Comment cela a-t-il pu arriver ? Selon les chercheurs, les affirmations positives sont peu crédibles pour ceux qui n’ont pas une haute opinion d’eux-mêmes. Dès lors, l’autocritique trouve sa justification.
Lorsque les gens sentent qu’ils ne sont pas bons dans un domaine, ces déclarations positives mettent en évidence la différence entre qui ils sont et qui ils veulent être. Se dire que vous êtes extrêmement doué alors que ce n’est pas le cas est contre-productif.
Une nouvelle recherche donne un aperçu de ce qui fonctionne. La clé est d’apprendre à devenir plus éloignés psychologiquement de nous-mêmes dans des situations difficiles, d’être moins égocentriques.
En conséquence, nous ressentons nos émotions moins intensément et cela nous aide à mieux performer.
Il nous faut un mécanisme, une astuce, pour nous sortir de la tête.
Truc simple contre l’autocritique
Et cette astuce est en fait assez simple. Même un petit changement dans la formulation des choses positives que vous vous dites crée plus de distance psychologique et peut faire taire l’autocritique.
Nous nous adressons souvent à nous-même à la première personne. Mais si vous vous parlez comme si vous parliez à un ami, cela augmente les chances de succès.
Lorsque nous sommes confrontés à des émotions fortes, il est utile de prendre du recul et de s’observer à distance. Nous sommes beaucoup plus intelligents lorsque nous donnons des conseils aux autres. L’intelligence revient lorsque nous gardons les yeux ouverts dans des situations difficiles en nous appelant par notre prénom.
L’idée qu’une perspective moins égocentrique tempère les mauvaises émotions est soutenue par la recherche sur le cerveau.
Le centre des émotions dans notre cerveau devient moins actif si nous ne nous parlons pas à la première personne. De plus, prendre de la distance avec soi-même permet d’augmenter sa maîtrise de soi. Cela aide donc à prendre du recul dans les situations difficiles.
Vous pouvez aussi simplement vous concentrer sur d’autres choses qui sont importantes pour vous. Cela élargit votre vision de vous-même et vous êtes moins dérangé par votre critique intérieur.
Si vous pensez d’échouer, cela dominera votre image de soi. De sorte que les pensées et les émotions négatives que vous avez, attaqueront votre confiance en vous.
Cependant, si vous élargissez votre image de soi en pensant à des rôles qui sont également importants pour vous, l’attaque contre votre estime de soi devient beaucoup plus faible.
Vous pouvez vous encourager en vous rappelant que vous êtes un excellent cuisinier, un ami aimant ou un bon partenaire.
Cela s’apprend.